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Aujourd’hui la valeur d’une entreprise est, avant tout, liée à son aptitude à dégager du résultat. En effet, le financement de la reprise suppose généralement un recours à du crédit bancaire qui doit être remboursé dans un délai de maximum sept ans.
La méthode actuellement la plus utilisée par les banquiers et les acheteurs est dès lors la méthode du multiple de l’EBITDA.
L’EBITDA (Earning Before Interest Tax Depreciation & Amortization) est le cash-flow d’exploitation de l’entreprise. Il correspond au bénéfice d’exploitation augmenté de l’ensemble des charges non décaissées que sont les amortissements, réductions de valeur et provisions. Il mesure le flux de trésorerie dégagé par l’exploitation de l’entreprise.
Afin d’éliminer l’influence d’une bonne ou d’une mauvaise année telle que les années COVID par exemple, il est assez fréquent d’analyser une moyenne pondérée ou non des EBITDA de 3 ou 4 années précédentes.
La plupart du temps, l’EBITDA comptable doit être corrigé afin de dégager la véritable rentabilité des activités de l’entreprise.
Il s’agira souvent d’éliminer :
– des charges à caractère exceptionnel comptabilisées dans les frais généraux tels que des frais d’avocats particulièrement élevés dans le cadre d’un litige, des réparations importantes sortant du cadre de la maintenance habituelle des équipements, des indemnités de licenciement d’un membre du personnel, etc…
– des produits non récurrents repris dans les autres produits d’exploitation et donc dans l’EBITDA.
Dans le monde des PME familiales, il y a un autre facteur important de correction : la rémunération du ou des dirigeants.
Par rémunération du dirigeant, on entend non seulement la rémunération proprement dite du dirigeant mais également l’ensemble des avantages directs ou indirects que retirent le dirigeant et sa famille et qui seront amenés à disparaitre après la transmission de l’entreprise.
Une fois ce montant de rémunération identifié, l’évaluateur va déterminer ce que devrait être une rémunération « normale » de dirigeant dans le cas d’espèce.
Il va, notamment, analyser le volume de travail que représente le poste de dirigeant dans l’entreprise concernée. En effet, certains travaillent seulement à mi-temps tandis que d’autres font, en réalité, un temps plein et demi. Le conjoint participe parfois activement à la gestion de l’entreprise sans nécessairement être rémunéré. Il faut donc corriger cela.
Il faut déterminer le coût « normal » lié au volume de travail de la fonction identifiée.
Ce coût va dépendre notamment de la taille de l’entreprise mais également de la nature des fonctions exercées.
On distinguera ainsi les véritables fonctions de direction des fonctions purement administratives dont le coût est, en principe, moindre.
On applique le coût annuel retenu à la charge de travail résultant de l’analyse et l’on obtient ainsi une rémunération « normale » adaptée au cas d’espèce.
Il ne reste plus alors qu’à recalculer les EBITDA historiques en imputant à l’EBITDA comptable la différence positive ou négative entre la rémunération réelle et la rémunération « normale ».
Supposons une entreprise dans laquelle le dirigeant travaille à temps plein tandis que son épouse s’occupe à mi-temps de l’administration et des finances. Elle ne perçoit aucune rémunération tandis qu’après analyse, le coût annuel du dirigeant est en moyenne de 65.000 EUR.
Si l’on retient comme rémunération « normale », un montant annuel de 85.000 EUR pour la fonction de dirigeant et de 60.000 EUR pour la fonction de gestion administrative et financière, on va corriger l’EBITDA de la différence entre :
– La rémunération « normale » : 1 Temps plein à 85.000 EUR et un mi-temps à 60.000 EUR = 115.000 EUR
– La rémunération réelle du dirigeant : 65.000 EUR
On diminuera donc l’EBITDA de 50.000 EUR.
Ne croyez donc pas qu’améliorer artificiellement le bénéfice comptable en diminuant la rémunération du dirigeant permettra à terme d’augmenter la valeur de la société.
Samuel RIZZO & Fréderic LOVERIUS
COPILOT
Administrateurs de l’UPIC